Recueil de poésie, micro-édité par un fantôme en pyjama, tiré à 150 exemplaires, numérotés à la main. 

Déséquilibré de formation, quand il n’est pas occupé à penser à la mort, quand il n’est pas occupé à se demander comment en finir, hésitant parmi les classiques, défenestration ou overdose médicamenteuse, comme on hésite entre deux marques de ketchup au supermarché, Alexandre Martins écrit des poèmes d’amour, dans lesquels on peut s’embrasser 8 millions de fois, sans avoir les lèvres qui gercent. Alexandre écrit des poèmes d’amour, en forme d’éloges, pour cette boule, notamment, de ses poils à lui, et de ses cheveux à elle, qui traîne dans la douche. Des poèmes d’amour en forme de business plan, pour l’ouverture prochaine du Musée des Moments Doux. Des poèmes d’amour en forme de progrès social, parce que les usines, qui y fabriquent dudit amour, y respectent leurs ouvriers. Des poèmes d’amour, aussi, en forme de problème de maths, quand il s’agit de calculer sa beauté à elle, qui se compte en autres mondes, en chansons d’amour, et en plantes sauvages sur un parking. Bref, Alexandre écrit des poèmes d’amour en forme de plein de trucs. Des poèmes d'amour, en forme, surtout, de poèmes d'amour.