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  • Profane #18

Profane #18

  • 242 pages
  • 15,5x23 cm
  • French
  • 2024

Profane n°18

"Le temps d’un verre dehors, dans ce qui fut un campus parisien. Il fait doux, c’est la première fois qu’on vient, on attend que débute la table ronde « Poser un regard sur ce qui nous entoure ». Alors on observe la mue du bâtiment, en se demandant ce qu’est un tiers-lieu. L’ancienne Sorbonne Nouvelle, construite dans les années 1970, nous fait penser à Bernard, qui fut quant à lui chargé de cours à la fac de Tolbiac, non loin, tout en créant des tapis chez lui, dans une tour des Olympiades. L’architecture des années 1970 décidément. Certains l’adorent, d’autres préfèrent quitter la ville, pour aller faire une maison en chaux et en chanvre, en phase avec la nature, avec leurs mains et en s’armant de patience. La ville ou la campagne. La banlieue aussi : il fait visiblement bon vivre à Bagneux, où chaque année un rendez-vous artistique mobilise les habitants. S’il fallait choisir, préférence assumée pour un bord de mer, en Bretagne par exemple, vers Paimpol, où se devine la silhouette de Denis qui arpente les plages à la recherche de pinces de crabe, de carcasses de tourteau pour des sculptures minute. Le rivage, l’appel de la mer, la figure du marin : Hubert la connaît bien, lui qui aima traquer des canevas représentant uniquement des pêcheurs à la pipe. Collectionneur dans l’âme, il a bien d’autres modestes trésors, notamment quelque 300 affiches de films où apparaît la statue de la Liberté. 300… les chiffres donnent toujours le vertige. Celui-ci : 250 000. C’est le nombre de photographies de cimetières réalisées par André dans le monde entier. C’est aussi le nombre de photos amateurs réunies par Christophe, tirées d’albums de famille, de boîtes de photos trouvées dans les marchés aux puces et les magasins d’antiquités de Berlin. Parmi une multitude d’autres accumulations qui squattent son atelier d’artiste. La photo amateur, une mine aussi pour Jonathan, qui cherche compulsivement celles où le sujet disparaît, matrice de sa pratique artistique. L’album, cet abysse de l’intime, même sans visage... Matthieu a ramené de Tokyo un épais cahier où sont collées des boîtes d’allumettes qui disent beaucoup des déambulations d’une certaine Matsuko. Qui était cette fille du feu ? De la flamme à la braise, on se prend à rêver d’un barbecue, rituel des beaux jours. Il faudra appeler Antoine, qui sait certainement aussi bien les allumer que les dessiner. La table ronde va commencer."

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