Dans le contexte des guerres contemporaines, le drone se présente comme étant un outil technologique puissant et une machine de plus en plus utilisée dans le contexte des guerres contemporaines. Le livre I no longer love blue skies réunit un ensemble d’images collectées sur les canaux Telegram du Groupe Wagner, qui officie dans la plupart des conflits modernes (Syrie, Libye, Mali, Centre afrique, Ukraine). Ce livre questionne les modes de représentation de la guerre. Là où l’image journalistique est souvent encadrée, si ce n’est empêchée par les belligérants, elle est peu à peu remplacée par l’image produite par ces machines, celles-ci nous détachant petit à petit de la réalité du terrain. En collectant, recadrant et assemblant ces vues numériques, l’artiste dénonce l’absurdité et le danger des mécanismes d’exercice de la violence. En questionnant le statut de ces images, dont la plastique et l’esthétique éloignent et dissimulent la vraie nature de leur fonction (qui reste de contrôler et de tuer), l’attention est également portée sur les perspectives futures, dans un contexte où l’évolution technologique jouit d’une vitesse de développement fulgurante. La distanciation et la déresponsabilisation de l’exercice de la mort et de surveillance s’intensifient, en particulier avec l’apparition des « slaughterbots » ou équipements de guerre contrôlés par intelligence artificielle. Ils commencent à être automatisés et n’ont plus besoin de l’intervention humaine pour repérer et abattre une cible. L’intelligence artificielle tend dorénavant à avoir un droit de vie ou de mort sur les êtres vivants.