• Sloft #7
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Sloft #7

Prix normal

Nos utopies individuelles s’inscrivent dans l’espace collectif.

Dans ce septième numéro bilingue français-anglais :

De Madrid à Londres en passant par le Loiret, les Pyrénées-Atlantiques ou Paris, il flotte sur notre nouvelle sélection d’habitats un parfum d’utopie. Une utopie atomisée, polymorphe, à l’échelle individuelle, comme autant de réponses à un monde dont le caractère dysfonctionnel ne cesse de s’étendre. Loin des grands récits univoques aux ferments totalitaires, chaque habitation raconte son projet et sa vision. Celle d’une vie où toutes les couleurs cohabitent dans un appartement madrilène (P.50). Celle d’une existence au bord de l’eau comme dans une peinture impressionniste (P.200). Ou encore celle de jours boisés dans la douceur lumineuse d’une grange (P.10). Telles les gouttes qui forment les rivières, toutes ces bulles peuvent-elles s’agglomérer pour former une réalité meilleure ?

Ces initiatives individuelles, si belles soient-elles ne doivent pas masquer une autre réalité : jusqu’à preuve du contraire, nos maisons ont encore des seuils. Qui ouvrent sur un espace, commun et partagé rendant possible leur existence : l’espace public. Un espace qui n’a jamais été aussi fragilisé et nécessaire. Entre tentatives d’appropriation privées sous couvert d’intérêt général ou sous-investissement, cet espace qui appartient à toutes et tous n’est véritablement public que lorsque chacune et chacun peut l’utiliser à toute heure du jour comme de la nuit en sécurité. Mais la route est encore longue. Après le succès des Jeux Paralympiques, il convient de regarder si, une fois les équipements sportifs désinstallés et l’organisation hors-norme qui les a rendus possible disparue, la plus grande épreuve ne reste pas pour les personnes en situation de handicap cet espace public trop peu inclusif. Or, il faut y voir une incarnation essentielle de la promesse républicaine, celle d’émanciper les individus dans leurs corps, leurs identités, mais aussi leur pensée, cela en favorisant également la libre circulation des idées et des opinions comme l’exprime Jürgen Habermas. C’est le thème de notre dossier central coordonné par Sophie Gauthier (P.156).

Car vivre la plénitude de son être, sans subir aucune forme d’injonction, de limite ou d’oppression, c’est l’utopie que vit et revendique l’artiste et photographe Romy Alizée. Posant nue dans ses photos, exposant sa sexualité lesbienne sans fard, elle enfonce les représentations et participe à l’ample mouvement d’émancipation des femmes. Romy Alizée prend sa liberté de citoyenne très au sérieux, et tant pis si cela fait râler les grincheux attaqués dans leur pouvoir. C’est osé et touchant. C’est nécessaire. C’est notre entretien réalisé par Alix Van Pée (P.113). Vive la liberté.

L’éclectisme, la poésie, l’art, l’évasion, la beauté et l’innovation ne sont décidément pas fonction du nombre de mètres carrés !

  • 223 pages
  • 17x24cm
  • French/English
  • 2024