Les voyages en avion ont influencé la vie d’Ari Marcopoulos plus que toute autre chose. Au-delà d’un mode de transport nécessaire, l’avion de ligne s’est révélé être une sorte d’obsession tranquille pour le photographe et cinéaste.

Avant de s’installer à New York en 1980 — où Marcopoulos allait se forger une carrière définie par ses représentations brutes et intimes de certains des protagonistes les plus importants de la sous-culture américaine — il a passé une grande partie de son enfance à voyager avec son père, pilote de ligne. Une conversation avec Marcopoulos révèle une fascination qui brûle encore. Il se souvient d’avoir erré sur le tarmac pour étudier le dessous des ailes et du fuselage ; il se souvient d’avoir été dans le cockpit d’un vol surbooké en route pour une finale de championnat d’Europe ; il fait preuve d’une connaissance presque encyclopédique des nouveaux, vieux et anciens avions commerciaux mis au rancart — le Lockheed Super Constellation, le Douglas DC-8 Stretch et le Boeing 737-MAX, entre autres.

Boarding Pass prend cette expérience du vol, et les machines qui la rendent possible, comme motifs déterminants.

Photographiées en 2017, les images intuitives et spontanées qui constituent ce volume offrent d’innombrables points de vue — proches ou éloignés — d’avions sur le tarmac ou en vol, détournant notre regard du pragmatique et de l’économique vers le poétique. Marcopoulos fait ici appel à l’idée que l’avion, malgré sa supposée monotonie, est toujours proche du miracle.