• Archives Yan Morvan - Liban (1984-88)
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Archives Yan Morvan - Liban (1984-88)

    26x32cm
    2021

    De celui qui croit avoir compris les guerres du Liban on peut à coup sûr dire qu’il n’a rien compris. Rappeler que le territoire est plus petit que l’Île de France donnera un cadre, un espace coincé entre Israël et la Syrie. Abandonné par les Français aux chrétiens avec pour injonction de tolérer les communautés musulmanes, en échange de quoi le pays connaîtra un âge d’or économique. Puis vient la strate géopolitique, les camps palestiniens de Jordanie véritable État dans l’État qui après Septembre Noir vont causer un afflux de 400 000 réfugiés sur le sol libanais. Le soutien pour la cause des fedayin par les organisations communistes et socialistes qui voit se mêler conflit communautaire, clanique, religieux et idéologie. À cela il faut ajouter les mains étrangères nombreuses, innombrables même, la Guerre froide et la décolonisation, plus qu’ailleurs les intérêts sont complexes. Puis surtout il y a ce peuple et la guerre de la pire espèce, la fraternelle, qui ne connait aucune limite, la guerre civile. La vengeance devient le mode opératoire systématique, la surenchère la règle, la fierté et la dignité le socle d’une morale. Qui prétend être suffisamment fort pour proposer la paix est assassiné. Par qui ? Pourquoi ? Tout se brouille. Tout se subdivise. La guerre des factions. Les guerres du Liban.

    Yan Morvan est un singulier parmi les singuliers. Connu comme l’un des grands photographes de guerre, Morvan devenu le «sulfureux» pour avoir documenté le sexe et la pornographie dans les années 90, traîne une réputation que son goût pour les gangs ne semble pas contredire. En ouvrant ses archives à Quentin Euverte, c’est pourtant une autre partition qui apparaît ; celle de la comédie humaine. Il serait trop simple de n’y voir que des marginaux, c’est aussi des oubliés et des laissés pour compte dont il s’agit ici. Le spectacle ne réside pas que dans les paillettes, il préside en tout. Quelque part entre la poésie et le témoignage se trouve la réalité, et toutes ses fantaisies, même les plus extrêmes. Entre le sexe et la guerre, se trouve le progrès et sa myriade de vaincus, dont si peu capturent réellement l’histoire. Car c’est bien de toute cette mémoire dont parlent les Archives Yan Morvan.

    Ces 50 années de photographie vont se dévoiler dans leur totalité à travers plus de 100 magazines et livres, en livraison bi-mensuelle étalée sur quatre ans (minimum). Témoignage prolixe de Yan Morvan dans les profondeurs de l’âme.
    Prix normal